une rue Férid Muchir à Perpignan
Avec 4 immeubles certifiés Muchir, dont deux parmi les plus beaux de son oeuvre, le haut de la rue des Jotglars (entre l'avenue Gilbert Brutus et l'avenue des Baléares) est le site privilégié à ce jour par PAD pour nommer à Perpignan une rue Férid Muchir.
Le débat est ouvert.
La rue des Jotglars est à la fois longue et clairement divisée en deux parties.
Elle pourrait demeurer rue des Jotglars sur la partie basse,
entre la rue Foch et l'avenue Gilbert Brutus,
le moyen de conserver ainsi la référence aux jotglars
qui s'inscrit dans le champ lexical médiéval qui entoure judicieusement
le Palais Royal (rue des Troubadours, rue des Rois de Majorque, rue du Château,
rue des Archers, rue des Lices, rue des Remparts la Réal et Saint-Mathieu...).
Entre Gilbert Brutus et les Baléares, la rue des Jotglars sur la partie haute,
pourrait donc devenir la rue Férid Muchir,
qui serait ainsi parallèle au boulevard Félix Mercader (maire et architecte lui aussi).
Ce tronçon est en plein " diamant " (le triangle au coeur de l'Art Deco District),
ouvert et fermé de surcroît, à ses extrémités,
par deux des plus beaux immeubles connus de Férid Muchir,
de style paquebot l'un et l'autre :
le 40 boulevard Gilbert Brutus (1935) et le 56 avenue des Baléares (1938),
ce dernier étant connu sous le nom d'immeuble Galinier,
emblématique au point d'avoir été choisi pour l'affiche de notre festival 2015.
Pour mémoire, PAD veut rendre hommage à la génération d'architectes perpignanais qui a façonné notre ville dans les Années 30 et 40, notamment en donnant leurs noms à des rues, places et avenues de Perpignan.
cf article Les Architectes Perpignanais
" Férid Muchir est né à Perpignan en 1906. Il fait ses études à Paris entre 1925 et 1931 à l’Ecole des Arts Décoratifs. En 1933, il débute sa collaboration avec son oncle Alfred Joffre "
Thierry Lochard L'architecture privée à Perpignan 1900 1950
In Situ, revue des patrimoines 2005
MUCHIR. Le " Gaudi de Perpignan "
Gaudi à Barcelone, c'était l'Art Nouveau. Muchir à Perpignan, c'était l'Art Déco. Certes.
Mais l'un et l'autre, chacun dans sa ville, chacun dans son époque, chacun dans son mouvement et sa tendance esthétique, ont laissé leur empreinte avec la même force et le même génie. Dire que Barcelone est Gaudi revient à dire que Barcelone est Art Nouveau. Dire que Perpignan est Muchir revient à dire que Perpignan est Art Déco. Deux styles différents parce que deux époques diffférentes. Mais, assurément, ce qui rapproche les deux architectes et permet la comparaison est la prépondérance indiscutable de leur héritage et la marque imprimée à leur ville. Par la qualité comme par la quantité.
Muchir a marqué Perpignan au fer rouge aussi sûr que Gaudi a marqué Barcelone.
Les styles mis à part, et toutes proportions gardées - quand Perpignan ne prétend pas se mesurer à Barcelone - c'est à l'ampleur de cette empreinte, foisonnante et délirante, qui façonne la ville, lui donne une allure, une ambiance et une âme, intactes de surcroît dans le tissu urbain contemporain des deux villes catalanes, et donc à l'ampleur de cette empreinte définitive, que l'on peut dire que Muchir est le Gaudi perpignanais.
Philippe LATGER pour PAD